Eng Mohamed Taher MOUNI est ingénieur industriel avec une formation de Lean Six Sigma Black Belt. Il a occupé plusieurs postes en tant que responsable de la Performance et de l’Industrie 4.0 dans les secteurs de l’aérospatial, de l’automobile et de la pharmacie. Avec une décennie d’expérience dans le déploiement de l’IIOT pour la surveillance en temps réel, les évaluations de transformation numérique et les cobots dans plusieurs industries. Il est également expert fondateur de l’Alliance pour l’Industrie 4.0 et la Fabrication Intelligente en Afrique (AISMA), une initiative lancée par l’ONUDI.

1. Pourriez-vous expliquer le concept de l’Académie d´Usine Intelligente et comment cela pourrait soutenir l’expansion de l’Industrie 4.0 en Afrique ?

L’Académie d´Usine Intelligente (SFA) est un centre de compétences axé sur l’Industrie 4.0. La SFA est un outil important pour les pays africains afin de soutenir le développement de l’écosystème d’innovation et de partager les connaissances et les contacts entre les parties prenantes (fournisseurs de technologie, PME/entreprises, startups, universités, ministères, incubateurs, clusters, etc.). L’objectif de la SFA est de réduire les barrières pour les PME africaines en abordant le sujet de l’I4.0, car les PME disposent généralement de peu de temps et de ressources. La SFA propose des visites en direct des installations, des ateliers interactifs et des sessions de formation pratiques qui peuvent aider les fabricants africains à bénéficier de connaissances inspirantes et éclairantes sur la façon dont ils peuvent faire la transition vers l’Industrie 4.0.

2. Quels sont les facteurs critiques de succès / les meilleures pratiques à suivre pour établir une Académie d´Usine Intelligente ?

Plusieurs facteurs critiques de succès peuvent être mentionnés :

• La nécessité d’exprimer clairement l’objectif, le public cible et les résultats souhaités.
• Étant donné que le projet est à but non lucratif, il est nécessaire de sécuriser des financements pour faire fonctionner l’académie.
• Identifier les lacunes de compétences et développer des formations, des ateliers et des simulations pour répondre aux besoins du marché.
• L’installation doit fournir aux parties prenantes une infrastructure de pointe qui peut aider à reproduire les conditions du monde réel pour de meilleurs résultats.
• Recruter des experts et des instructeurs ayant une expérience pratique dans les technologies d’usine intelligente, capables d’enseigner la gestion du changement et la transformation numérique.
• Un autre facteur clé est de nouer de solides partenariats avec le monde académique, les fournisseurs de technologie et les associations industrielles.
• Participer à des sessions de benchmarking avec d’autres académies d’usines intelligentes dans le monde pour apprendre les défis de la fabrication intelligente à l’échelle mondiale.

3.Comment un pays comme le Maroc pourrait-il bénéficier de l’établissement d’une Académie d´Usine Intelligente ?

La SFA peut accélérer l’adoption des technologies et des meilleures pratiques de l’Industrie 4.0 dans les industries marocaines en formant une main-d’œuvre qualifiée, en montrant la voie et le retour sur investissement aux dirigeants, et surtout en favorisant une culture de l’innovation et de l’entrepreneuriat entre les différentes parties prenantes. Un des avantages est qu’une main-d’œuvre qualifiée et un accent sur la fabrication avancée peuvent rendre le Maroc une destination plus attrayante pour les investisseurs étrangers.