Rafik Feki est un professionnel avec une expérience démontrée dans des domaines du développement international tels que l’industrie 4.0, la transformation numérique, la modernisation des PME, l’infrastructure qualité et l’environnement des affaires. Il occupe actuellement le poste de spécialiste du développement industriel au sein de la Division des stratégies de transformation numérique et d’intelligence artificielle de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI). En plus de mettre en œuvre un certain nombre de projets d’assistance technique visant à libérer le potentiel de l’Industrie 4.0 et de la fabrication intelligente dans plusieurs pays, notamment en Tunisie, au Maroc ou en Côte d’Ivoire, il a également initié l’Alliance AISMA avec un groupe d’experts I4.0.
1. À la lumière de l’évolution technologique et de la fracture numérique croissante, comment l’ONUDI veille-t-elle à ce que les États Membres participent activement à la quatrième révolution industrielle ?
L’Industrie 4.0 offre de grandes opportunités allant de la modernisation des entreprises industrielles, à la réduction des coûts et à l’amélioration de la productivité, à l’accélération du déploiement des énergies renouvelables dans le secteur manufacturier ou à la promotion de processus de production plus résilients et durables, pour ne donner que quelques exemples. Mais la quatrième révolution industrielle apporte également de nombreux défis, en particulier pour les pays en développement : un accès limité au savoir-faire, aux compétences, à l’éducation, à la technologie, aux infrastructures ou au financement freine souvent la transition vers la fabrication numérique. Dans ce contexte, l’ONUDI aide les États Membres à exploiter les nouvelles opportunités offertes par l’Industrie 4.0 pour générer un changement positif, tout en tenant compte des défis spécifiques rencontrés par chaque pays ou région. L’ONUDI fournit des solutions et des services sur mesure pour parvenir à une transformation numérique des industries centrée sur l’humain, socialement inclusive et durable; se concentrant principalement sur les évaluations de préparation à l’I4.0, les politiques et les feuilles de route, la transformation numérique au niveau de l’entreprise, les compétences et le renforcement des capacités, les technologies, les écosystèmes d’innovation, l’investissement et les infrastructures, la gouvernance et les partenariats. Ces éléments peuvent permettre d’atteindre des résultats essentiels, sans lesquels I4.0 ne peut pas pénétrer au-delà des îlots technologiques isolés, des pays à revenu élevé ou des secteurs hautement numérisés.
2. Comment AISMA accompagne le continent africain dans son cheminement vers la transition Industrie 4.0?
Combler la fracture numérique qui se reflète dans la numérisation/l’IA et l’utilisation de technologies de pointe pour la transformation productive constitue un défi de développement majeur, en particulier pour l’Afrique. Pour résoudre ce problème, l’Alliance pour l’I4.0 et la fabrication intelligente en Afrique (AISMA) a été créée par l’ONUDI et plusieurs experts fin 2023 pour aider le continent à adopter l’Industrie 4.0, un voyage vers la révolution numérique qui nécessite un état d’esprit stratégique, un engagement envers l’innovation et une culture d’apprentissage continu. En résumé, AISMA est un réseau coopératif d’experts dans le domaine de l’Industrie 4.0, travaillant ensemble comme un groupe de réflexion et une plateforme pour connecter les parties prenantes, générer des idées et des initiatives innovantes et les mettre en œuvre dans le but de libérer le potentiel de l’Industrie 4.0 et de la fabrication intelligente en Afrique. L’Alliance s’inscrit pleinement dans les objectifs de la « Stratégie de transformation numérique pour l’Afrique (2020-2030) » de l’Union africaine, qui vise à exploiter les technologies et l’innovation numériques pour transformer les sociétés et les économies africaines.
3. Quels sont les principaux domaines d’intervention d’AISMA?
Le réseau d’experts se concentre sur l’échange de connaissances et d’expertises, le partage de meilleures pratiques et les partenariats stratégiques sur des thèmes liés à l’Industrie 4.0 à travers six piliers : applications industrielles, technologies numériques, éducation et formation (compétences), recherche scientifique et innovation, normalisation, droit, et facteurs éthiques, ainsi que politiques et stratégies. Depuis son lancement, l’AISMA a considérablement amélioré sa visibilité et son influence sur la scène mondiale, en s’engageant activement dans des forums internationaux pertinents, en participant à des conférences et en élargissant son réseau à travers des expositions et des présentations. À l’avenir, l’AISMA prévoit d’étendre ses opérations tout au long de son mandat à des activités de coopération technique dans des pays pilotes et à travers des programmes régionaux, notamment en menant des évaluations complètes pour évaluer le paysage technologique et les capacités des infrastructures, en développant des outils et des plateformes pour garantir que les régions et les pays sont bien préparés à la transformation numérique, et en pilotant des initiatives et des actions sur le terrain.